Indispensable communication

De part la nature même des relations D/s la communication est difficile et d’autant plus indispensable. Autant voire plus que dans une relation “classique” : A la cohabitation entre êtres humains s’ajoute l’enjeux de l’échange de pouvoir: une dynamique, un courant d’énergie qui doit circuler entre les intervenants. Et qui, pour bien le faire a besoin qu’on la canalise. J’arrête ici la métaphore : communiquer, faire comprendre à son partenaire ce dont on a envie et ce qu’on ne veut pas faire est indispensable dans une relation BDSM.

La communication n’est pas une chose évidente

La communication est indispensable dès le début d’une relation D/s. Sauf à rencontrer un vieux de la vieille de la domination (J’entends par là un homme, ou une femme, cette phrase étant assez difficile à écrire en inclusif). Domina(nt)s et Soumis(e)s doivent communiquer. Ne partez pas du principe que vous allez comprendre l’autre, ou que l’autre va vous comprendre sans échanger au préalable. Surtout lorsqu’on envisage des situations de conscience modifiée. Ne partez pas du principe que “cela va de soi”, que “C’est évident”. Dans la vie rien ne va de soi, encore moins dans le BDSM. Chacun de nous est différent, dans sa sensibilité physique ou dans sa construction mentale. Nous avons tous les même pratiques mais de façon tellement différente … Il est donc indispensable de mettre à plat les envies et besoins de chacun au début de chaque relation ou séance de jeu.

De la crainte à la libération

Il n’y a rien de plus compliqué que de communiquer. Parce qu’on n’ose pas exprimer ses sentiments, parce qu’on est souvent « drivé » par la peur, le manque de confiance en soi ou la honte. Mais aussi parce qu’on n’a pas l’habitude de le faire. On ne sait donc tout simplement pas comment faire. Communiquer n’est pas systématiquement synonyme de parler ou plutôt pas seulement. Si on n’ose pas affronter l’autre directement pourquoi ne pas s’enregistrer? Juste la voix ou en vidéo. On peut aussi écrire : Un mail, une lettre, juste quelques mots griffonnés sur un post-it. Dire les choses qui nous pèsent permet de se libérer de ce poids. Dire qu’on s’ennuie pendant un séance, ou qu’on a vraiment mal ne doit pas être un problème. Au contraire, cela permet de mieux vivre sa relation en la basant sur la transparence et la bienveillance et non pas sur la quête de la performance.

Quelques outils

Pour nous aider à communiquer il existe des outils dont on peut se servir au quotidien :

  • La liste de fétishs est une très bonne entrée en matière pour une discussion : si chacun rempli sa fiche (pas seulement le ou la soumise) cela peut donner lieu à discussion sur les envies et les choses à explorer, à tester.
  • Le carnet de soumission est un « outil » de domination. Il permet aussi de communiquer avec son partenaire : En tant que dom il est tout à fait envisageable de demander à son ou sa soumis(e) de s’exprimer sur son état d’esprit, ses craintes ou ses envies. En tant que soumis(e) il permet un feedback, un lieu d’expression.
  • La communication non violente, une communication bienveillante dont le guru est Marshall Rosenberg. Difficile à mettre en place mais inspirante.

En pratique on communique tout le temps : avant une séance pour la négocier. Pendant pour interroger son partenaire sur son état ou donner des indications. Après pour debriefer. La communication devrait donc devenir pour nous, sinon quelque chose de naturel, au moins quelque chose de simple.

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