Les dangers liés aux pratiques BDSM
Les pratiques liés au BDSM sont toutes, sans exceptions, des pratiques à risques. Ces risques peuvent être aussi bien physiques que psychologiques. La sécurité est une chose primordiale. La connaissance des risques associés à nos pratiques et indispensable. C’est pour cela que j’ai eu envie d’écrire à ce sujet. Mais comme on ne peut pas réduire le SM à ses dangers ce sera le premier article d’un diptyque dont la deuxième partie portera sur ses bienfaits.
Les dangers physiques sont les plus évidents
Quant on pense aux pratiques liés au SM on pense avant tout aux risques physiques : les brûlures de la cire, les séquelles possibles laissées par une séance d’asphyxie érotique, la perte de mobilité liée à l’écrasement du nerfs radial …
Des risques liés à la stupidité humaine : on a vu certains faits divers malheureux ou une soumise avait trouvé la mort du fait d’un attacheur inconscient. Doit on vraiment souligner le fait que les participants à cette soirée étaient fatigués, alcoolisés et drogués ? Ca n’est pas la règle heureusement. Mais ces faits-divers sont là pour nous rappeler les bases de ces pratiques que l’on veut sûres et saines.
Des risques liés à la méconnaissance des pratiques elles-même : Les pratiques liées au BDSM sont intrinsèquement dangereuses. Mais je me plait à croire que les relations SM sont plus sûr que les relations vanilles. Parce que cette mise en danger doit s’accompagner d’une connaissance des risques encourus et de comment réagir en cas de problème : quant on s’intéresse au cordes, aux jeux de cire ou au Breath Play, on se renseigne sur ce qu’on doit faire et comme le faire : On prend des cours, on rencontre des personnes qui pratiques, des “sachants” expérimentés qui pourront nous éviter de faire des erreurs, parfois dramatiques. Apprenez également les gestes à prodiguer en cas d’accident. L’ignorance fait de nous au mieux de mauvais dominants, au pire des gens dangereux.
D’autres risques existent : ceux liés à l’hygiène et à la transmission de maladies. Les accessoirs (couteaux, cordes, baillons …) dont on se sert doivent impérativement être désinfectés avant et après chaque séance. Les cordes peuvent être lavés, certains jouets passés en autoclaves : là encore, connaître son matériel et savoir comment l’entretenir est primordial. Car des risques liés au matériel lui-même existent : prenez soin de votre matériel et redoutez l’accident là où vous ne l’attendez pas. Un accident de shibari impliquait non pas un problème de corde, c’est la structure du point d’attache qui a cédée… prenez le temps de préparer vos séance. Passez en revue votre matériel et changez le au moindre signe de défaillance ou de vétusté
Moins visibles que les dangers physiques il y a aussi des accidents d’ordre psychologiques
Une relation D/s est avant tout une relation entre deux êtres, mais dans une dynamique de transfert de pouvoir, avec des enjeux plus forts que dans une relation classique. Les “accidents” arrivent lorsque des frontières sont franchies sans l’accord des deux parties.
En conséquence, ne pratiquez pas sans avoir fixé vos limites : certains couples qui se connaissent bien et qui ont l’habitude de pratiquer ensemble n’ont pas besoin de cette phase préliminaire. Mais dans tout autre cas (avec un partenaire occasionnel ou lors d’une relation débutante) il est primordiale de fixer les limites de la scène convenue : par exemple jouer avec la cire mais ne pas l’enlever au couteau. Ces limites valent pour les deux parties : dominants comme soumis doivent s’exprimer sur la question.
D’autre part, ne pratiquez pas sans safeword : Soumis, assurez vous de TOUJOURS être en mesure de retirer votre consentement si nécessaire. Il n’y a aucune honte à avoir à interrompre une scène si quelque chose ne va pas.
Et en corollaire : Briefez et débriefez. Les bases saines d’une relation D/s sont la communication et la transparence. Il est extrêmement important d’exprimer non seulement ses envies et ses limites mais aussi son ressenti. Entre le BDSM et l’abus la frontière est parfois mince les “red flags” ces indices qui doivent vous faire dire que la relation n’est pas saine sont visibles : Pas de safe word. Pas de limite. Pas de règle. D’ailleurs, si vous n’êtes pas bien pour quelque raison que ce soit, ne vous enfermez pas dans une relation sous prétexte qu’elle est “déviante”.
En conclusion
Dans cette relation de dynamique de pouvoir fort le dominant a un rôle de protection, une responsabilité envers son soumis. Le devoir de dire non parfois, le devoir de protéger son intégrité physique et morale. Mais comme on dit dans la langue de Bruce Esinem : “it takes two to dance”. Cette conscience du danger doit être partagée à deux. Car il n’est pas question de savoir si des accidents vont arriver, mais quand ils arriveront, et il s’agit surtout d’être prêt à réagir à ce moment là. Une fois qu’on a dit ça, on ne doit pas perdre de vu que les relations D/s ou SM sont aussi et surtout des relations extrêmement gratifiantes.