Négociation des pratiques et des limites : pourquoi et comment ?

En Mars de cette année nous proposions comme thème de munch « Négociations et limites ». Revenons sur le concept de négociation pour voir en quoi il est primordial dans une relation BDSM et pour vous donner des clefs pour rendre cette étape, plus agréable et plus facile à mettre en oeuvre.

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Même si certains n’apprécient pas le terme j’utiliserai le mot négociation pour indiquer l’action d’échanger par itérations successives avec son partenaire pour fixer les termes et limites des pratiques. Négocier ce n’est pas marchander, c’est trouver une situation qui convient à tous. C’est une étape importante qui marque le consentement de ce qui peut être fait et de ce qui ne devra pas l’être. Négocier c’est donc éviter les abus en posant le cadre des pratiques.

Qu’on soit dominant ou soumis nous avons tous des limites :  pour certains ce sera le edgeplay, pour d’autre le sang, ou l’urophilie. Pour d’autre encore des pratiques qui peuvent nous paraître « banales » comme le bondage. Ce qui rend les choses un peu plus compliqué à appréhender c’est que toutes ces limites ne sont pas des « hards Limits », des limites fortes qu’on ne veut absolument pas dépasser. Nous avons également des « softs Limits », des pratiques que nous n’avons pas envie d’essayer mais qui pourraient tout de même nous plaire. Ces limites ne sont pas immuables, nous évoluons et nos pratiques avec nous.

Il est important de bien avoir cela en tête dans un contexte où l’on essaye de se dépasser et où l’on tente de repousser les limites de son partenaire. (part of the dynamic, part of the play)” La magie arrive en dehors de sa zone de confort”. Il ne faut toutefois pas se mettre en danger en poussant trop fort, trop vite ou trop loin. Gardez en tête que si ça se passe bien votre partenaire reviendra. Ne baclez pas la première séance et vous aurez la chance séance après séance de pouvoir aller un peu plus loin dans une relation D/s bien sûr, mais aussi dans les pratiques SM.

Négocier est donc indispensable, mais c’est aussi une étape qui peut déranger, faire peur, ou qu’on peut parfois trouver superflue. La site Fetlife propose une liste de fetish que l’on peut mettre à jour, et depuis peu également une liste de limites. Mais ce n’est pas parce qu’on aime quelque chose un jour ou avec une personne qu’on voudra le pratiquer tout le temps et avec tout le monde. Il est présomptueux de dire qu’on n’a pas besoin de négocier.  Sauf à connaitre son partenaire sur le bout des doigts c’est courir un grand risque.

Cet article se place plutôt dans l’optique d’une relation suivie. Quoi qu’il en soit, même pour une séance en “one shot” posez des questions : sur les pratiques, l’intimité attendu, la sensibilité de votre partenaire sur certaines parties de son corps, l’intensité des coups …

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L’absence de négociation est souvent liée à un problème de confiance en soi ou la simple peur d’un refus.  Dans une relation BDSM, comme dans toutes relations, la communication, la bienveillance et la confiance en son partenaire permettrons de dépasser cette difficulté. Il est possible qu’on ait envie d’échanger avec son partenaire mais qu’on ne sache pas comment s’y prendre.

  • Renseignez vous sur les pratiques. Comment peut-on avoir une idée de ce qu’on aime si on ne sait pas de quoi il s’agit ?
  • Établissez chacun une liste de pratiques que vous classerez entre celles que vous avez envie de pratiquer, celles qui vous font peur mais que vous pourriez explorer (vos soft limites), et vos hards limites. Confrontez ensuite vos listes.
  • Si vous n’êtes pas à l’aise à l’orale, utilisez l’écrit.
  • Vous pouvez également proposer à votre partenaire les accessoires qui servirons pendant la séance.
  • Eviter au maximum de négocier pendant la séance. Votre partenaire pourrait avoir des difficultés à vous comprendre, à vous répondre, ou être tout simplement en subspace, vulnérable et donc dans l’incapacité de porter un jugement objectif sur ce que vous allez lui proposer.
  • Et ne perdez jamais de vue, que vous soyez Top ou Bottom, qu’il est toujours, et à tout moment possible de dire non.

Dans tous les cas débriefez après vos séances. Capitalisez sur ce qui s’est bien passé. Et n’ayez pas peur d’échanger sur ce qui pourra être améliorer lors des prochaines séances.

Knife Play

Négocier n’est ni facile ni naturel. mais c’est une étape obligée. Une étape qui, plutôt que de compliquer la relation la rendra beaucoup plus intéressante.

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