Polyamour et Non Monogamie dans le BDSM
Une question récurrente dans le milieu BDSM est de savoir s’il peut y avoir du SM sans sexe. Les avis divergent. J’ai moi même souvent l’habitude de dire, même si c’est avec une pointe de provocation que “attacher c’est tromper” suggérant ainsi, que toutes pratiques incluent une forme de sexualité ou du moins de promiscuité sexuelle. Et c’est sans doute pour cette raison que la non-monogamie et a fortiori le polyamour se rencontrent régulièrement autour de nous.
Les pratiques liées aux SM ont donc souvent une forte connotation sexuelles (même si le SM peut aussi se pratiquer sans sexe, voir même sans contact physique) et la non-monogamie semble être plus répandue dans le milieu que dans le milieu vanille. Certains font cependant la part des choses entre les différentes facettes de leur relations (Vanille et chocolat) et n’appliquent pas les même principes d’exclusivité dans les deux domaines. La non-monogamie s’explique pour différentes raisons :
- Dans certains couples seul l’un des deux est vanille, l’autre ira donc chercher un(e) autre partenaire.
- On peut envisager des pratiques différentes avec différents partenaires.
- De plus comme les jeux SM impliquent si ce n’est une proximité physique, au moins une une intimité sexuelle
Du coup le graal de certains réside dans une relation dite “polyamoureuse” qui permet un certain équilibre malgré cette non-exclusivité.
Le site Polyamour.fr nous donne la définition suivante : Le polyamour se caractérise par des relations sentimentales honnêtes, franches, égales et assumées avec plusieurs partenaires simultanément. Le Polyamour rejette l’obligation d’exclusivité que ce soit sur le plan sentimental, que sur le plan sexuel.
- Il ne faut pas confondre Polyamour et infidélité qui est une forme de non exclusivité non consentie.
- Il ne faut pas confondre le Polyamour avec l’échangisme et le libertinage, qui impliquent une non-exclusivité sexuelle consentie, mais également une exclusivité sentimentale
- Le Polyamour n’est pas de la polygamie, qui est une non-exclusivité matrimoniale.
La notion d’éthique est très importante dans le polyamour qui est aussi pour certains une critique de la monogamie et la défense du droit de chacun à s’éloigner des normes culturelles et sociétales (“Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants …”). Je ne fais pas ici la critique de la monogamie. Je tiens plutôt à souligner que ce n’est pas la seule forme de relation possible. Et dans une société où l’infidélité est érigée comme une valeur capitaliste, le polyamour porte des valeurs d’autant plus riches et intéressantes : Les relations polyamoureuses sont basées sur la communication, la transparence et l’honnêteté.
En conclusion le milieu BDSM est un milieu divergeant et permissif. Un monde de nuances (effectivement), qu’il s’agisse de genre ou de sexualité. Un monde ou on a le choix de casser les cadres imposés par la société, d’être celui ou celle qu’on est vraiment sans rentrer dans des cases qui ne nous conviennent pas vraiment. Ça peut-être la monogamie, ca peut-être le poly
Cet article est illustré par des dessins “petites luxures”, mettant souvent en scènes une sexualité alternative.