Examen d’une séance BDSM
Dans le BDSM il y a sans doute autant de pratiquants que de façon de pratiquer : On peut jouer en privé, sur le tapis du salon ou dans un lieu “public”*, en club ou en soirée qu’elle soit dédiée ou non au SM. On peut pratiquer à deux, à trois ou en groupe avec n’importe quelle configuration Domina.nt.s / soumis.es. Avec des partenaires réguliers ou occasionnels et parfois même des gens qu’on ne connaît pas. Il peut y avoir du sexe et parfois pas, de la domination ou simplement des jeux de cordes ou de douleur … et tout ça peut se décliner à l’envie. Il n’y a donc pas à mon avis de séance type.
Cela dit, dans tous les cas, le dominant doit comprendre les aspirations de son partenaire. C’est le « Dom » qui conduira la séance il doit avoir une idée de là où il va, et comment. Avant d’être en couple « Kinky », j’avais l’habitude avant chaque séance de demander à ma partenaire de quoi elle avait envie. Lorsqu’on connaît peu ou pas l’autre c’est une habitude très saine puisqu’elle permet d’engager la conversation sur les limites de ce qui va se passer ensuite. Méfiez-vous d’une réponse trop vague du type “je veux juste m’amuser” sauf à ce qu’il soit bien établi que vous êtes totalement maître d’aller aussi loin que vous le désirez. (Et dans ce cas là, exigez l’établissement d’un safeword). Tout n’a pas à être défini à l’avance mais un certain cadre est nécessaire pour la sécurité de tous.
Le soumis a aussi son mot à dire ne serait ce que sur ses goûts, ses attentes, ses limites. Il n’y a pas plus frustrant que de pratiquer avec quelqu’un qui n’aime pas ce qu’on lui fait … et qui ne réagit pas !
Si on domine, on doit savoir où on va. Mais comment faire quand on débute ? Je me souviens très bien de la préparation d’une de mes premières séances. J’avais griffonné sur des post-it des actions que je pourrais réaliser : bander les yeux, martinet, fessée, cire … et je les avais organisés sur mon frigo comme une sorte de synopsis préparant la séance. « On va commencer par là, puis on fera ça, et ensuite on poursuivra par ça »… Aujourd’hui il en va autrement. Je suis un fétichiste des accessoires : des cordes, des bandeaux, des martinets, des plugs, des objets vibrants, pinçant, piquant, coupant en tous genres . C’est un peu encombrant mais ça me permet d’improviser : j’ouvre un tiroir et je me laisse guider par mes envies et par la réactivité de ma partenaire.
Si vous débutez, faites simple. Explorez les pratiques les unes après les autres. Vous aurez tout le loisir de complexifier vos séances par la suite.
Il m’est aussi arrivé d’être frustré par le déroulement d’une séance : on prépare, on mets en oeuvre, on se mobilise physiquement et nerveusement et parfois on s’oublie au profit de son partenaire. On a pas assez reçu par rapport à ce qu’on a donné. Une séance réussie est une séance où chacun trouve son compte. Il ne s’agit pas seulement pour le Dom prendre son plaisir. Il ne s’agit pas non plus de tout donner a son soumis. Tout le monde doit y trouver son compte. Chacun pratique donc à sa façon. Mais les sessions BDSM qui se passent bien constituent toutes des moments forts en sensations, en émotions et en endorphine. La descente, « le drop », se ressent surtout chez le soumis, mais peut également avoir des conséquences chez le Dominant. L’after Care est donc nécessaire pour amortir cette chute. Dans les minutes, les heures et les jours qui suivent la fin de la séance il est important de prendre soin de son partenaire, se reconnecter, et veiller aux contre coups physiques et mentales.
N’ayez donc pas peur de ne pas rentrer dans un moule. Prenez du plaisir et respectez vos partenaires. Expérimentez et pratiquez. Trouvez votre style et suivez votre voie !
*Attention la loi réprime l’exhibitionisme et la contrainte sur la voie publique